A pied dans Grasse

10/02/2008

- Jardin botanique

Filed under: Uncategorized — ol @ 14:26

Conservatoire de plantes à parfums du Mas Provence

Il existe un Conservatoire des plantes à parfum du pays de Grasse, soutenu par la municipalité qui l’abrite, mais… à Mouans-Sartoux ! La rosa centifolia, célèbre pour être une des base du Numéro 5 de Chanel, n’est pas cultivée à Grasse mais… à Pégomas ! À Grasse, il n’existe plus qu’une demi-douzaine de cultivateurs de la plante à parfum, irréductiblement voués à la rose, au jasmin, à la tubéreuse, au narcisse et à l’iris de Florence, et qui tentent de survivre de ce qui est plus qu’un métier : de l’art pour l’art.


Constant Viale devant le mas Provence.

La façade est couverte d’un spectaculaire ficus pumila.




Au Mas Provence, 123 route de Plascassier, Constant Viale s’efforce d’appliquer une politique de sauvegarde et de diffusion des plantes qui pendant plusieurs siècles ont fait le renom de Grasse. Il cultive, sur 1500 m2, la tubéreuse, une des fleurs dont le parfum enivrant a été avec celui du jasmin (de Grasse) la base des senteurs du pays. On trouve Place aux Aires, à l’unité, ses belles hampes blanches aux boutons lavés de rose. Mais quand arrive le moment de la récolte, il n’a plus qu’à jeter ses fleurs, dont le parfum se perd au séchage, et qui devraient être traitées quotidiennement, quand elles viennent de s’ouvrir : à Grasse, on ne traite plus la fleur à parfum.

En ce moment la floraison se prépare, mais presque rien n’est encore visible. Pourtant, c’est avec un plaisir évident que Constant Viale nous a fait visiter son domaine, nous a fait partager sa science et sa passion des plantes, et nous a laissé prendre les quelques photos qui suivent. En l’écoutant parler de ce qu’il connaît, on ne peut qu’être découragé de l’absence totale de politique municipale en faveur de ce qui est l’essentiel du patrimoine de Grasse, et devrait rester l’un de ses meilleurs atouts touristiques.



Les cultures de plantes à parfum réclament une compétence hautement spécialisée. Que deviendra le savoir-faire, acquis en plusieurs siècles, de ces jardiniers de paysages ? Comment concilier leur désir de sauver leur patrimoine et celui de participer activement à la modernité ? Des projets innovants pourraient être étudiés, soutenus. Serait-il inconcevable d’essayer d’intéresser un véritable grand parfumeur, tel que Guerlain par exemple, à l’invention et au lancement d’un nouveau parfum à base de cultures florales biologiques ? Il coûterait cher sans doute, mais quand on vend si facilement du caviar à 100 000 euros le kilo…

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